Les Jeux olympiques de Sydney vus par Babak Amir Tahmasseb, 4e en K2 500 m et 5e en K2 1 000 m

Photo Igor Meijer — FFCK

Babak Amir-Tahmasseb est né en 1976 à Téhéran. Il commence le kayak à 11 ans avec son frère Marc au club des Cheminots de Strasbourg. Un apprentissage polyvalent dès le plus jeune âge lui permet de s’exprimer au plus haut niveau, d’abord en descente de rivière avec le titre de champion du monde junior en 1994, obtenu en parallèle d’un parcours en équipe de France de course en ligne.

En 2000 aux Jeux de Sydney, il réalise deux très belles finales en K2 500 et 1 000 m avec son équipier Philippe Aubertin. En 2001 il décroche le Graal : le titre de champion du monde en K1 sur 1 000 m. Il réalise encore une finale olympique à Athènes en 2004 : 7e en K1 sur 500 m.

Professeur de sport, il exerce des responsabilités à l’INSEP depuis 2017, après un début de carrière comme cadre d’État à la FFCK, puis à la direction des sports du MSJOP.

 

 

Les JO de Sydney, ou l’histoire d’une sélection et d’une année olympique très compliquées.

Tous les entraîneurs le précisent : le parcours de sélection olympique est toujours bien particulier !  Et les championnats du monde, l’année avant les JO, sont parfois surprenants. En effet, les Jeux, par leurs natures et leurs rythmes quadriennaux, sont à part et sont la source d’une préparation exacerbée, parfois chaotique.

La mienne a très mal commencé. Elle s’est hélas concrétisée par une chasse ratée au quota olympique lors des Mondiaux de 1999 à Milan, ou plutôt une chasse au quota volée ! Je m’explique… Alors que je visais le podium sur le K1 1000m (4ème aux Mondiaux de Szeged en 1998 et vainqueur en 1999 de plusieurs courses dont la coupe du monde de Duisbourg), j’étais confiant pour prendre le quota olympique du K1 1000m qui sélectionnait les bateaux jusqu’à la 8ème place de la Finale B… Autant dire que l’objectif n’était pas le quota, cela devrait être une formalité.

J’étais confiant jusqu’à 10mn après ma première course des séries du K1 1 000m que j’ai remportée aisément. C’était sans compter sur une innovation italienne lors de ces Mondiaux  à Milan. J’ai été disqualifié pour faux départ, a posteriori.  Le combat du DTN, Antoine Goetschy, preuve vidéo à l’appui, ne me permit pas de réintégrer la course des ½ finales et d’attribuer la «vraie» disqualification à la ligne d’à côté (un Italien). L’histoire racontera que, dès l’année suivante, la vidéo fût inscrite dans les règlements et put servir de recours en appel de décision.

Pendant ce temps-là, nous avions perdu le quota le plus simple des JO de Sydney (pas de repêchage à l’époque).

L’année 2000 fût donc compliquée car j’ai eu du mal à me remettre de ce sentiment d’injustice, et surtout, mon projet de médaille olympique du K1 1000m était anéanti. Seuls les bateaux du k2 et K4 1000m avaient ouvert leur qualification, et nous nous sommes départagés entre Français aux piges, pour les 6 places aux JO.

J’ai couru avec Philippe Aubertin les deux K2 avec une préparation bien ciblée sur les Jeux olympiques  qui avaient lieu en fin d’année en septembre 2000, au printemps de hémisphère sud.

Philippe Aubertin et Babak Amir -Tahmasseb — FFCK Amir Tahmasseb — Photo Igor Meijer

Nous avons fini 5e et 4e respectivement sur le 1 000 m et le 500 m.

La finale du 1 000 m du K2 à la ligne 2 : Babak Amir -Tahmasseb (à l’avant) et Philippe Aubertin — FFCK Photo Igor Meijer

Les résultats du K2 1 000 m.
La course sur 1 000 m en vidéo.

 

La finale du 500 m du K2 à la ligne 1 : Babak Amir -Tahmasseb (à l’avant) et Philippe Aubertin — FFCK Photo Igor Meijer

Résultats du K2 500 m.
La course du 500 m en vidéo.

 

En conclusion :

Ces jeux étaient mal engagés dès 1999… Il s’avèrera,15 ans après, que cette 4ème place de la finale du 500 m avait tout d’une 3ème place ex-aequo avec le bateau allemand. (#NoComment)

J’en garde néanmoins le doux souvenir d’une performance réalisée dans des conditions de vent et de vagues extrêmes, bien fun.

Après l’arrivée du 500 m du K2 à la ligne 1 : Babak Amir -Tahmasseb (à l’avant) et Philippe Aubertin — FFCK Photo Igor Meijer

 

Babak Amir-Tahmasseb (mars 2024)

Témoignage recueilli par Sylvaine Deltour

 

Les témoignages n’engagent que leurs auteurs.

 

 

Retour aux témoignages