Les JO de Barcelone 1992 vus par Anne Michaut-Reculet, 14e en K4D

A.Michaut. — Photo FFCK. M. Chapuis

Anne Michaut-Reculet, est née en 1972. Elle commence le canoë-kayak à Mantoche, près de Gray en Haute Saône à 9 ans. Elle démarre la compétition avec les courses de CAPS (Centre d’Activités Physiques et Sportives) en minime puis les premières sélections internationales en jeune et enfin l’équipe de France senior. Elle participe aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992 en K4D, puis d’Atlanta en 1996 en K1D.

Après une thèse universitaire, elle intègre la Fédération Française de Tir à L’arc (FFTA) où elle occupe actuellement la fonction de DTNA en charge du haut niveau.

 

Voici quelques souvenirs de mes premiers Jeux olympiques à Barcelone

 

 

 

Le bassin et le club de supporters

Le bassin de Castelldefels était remarquable car incroyablement petit : 9 couloirs et quelques 1 250 m ! Une vraie piscine ! Il n’était pas partagé avec l’aviron comme pour les autres éditions des JO.

Comme de nombreux Français, le club de Gray avait fait le déplacement. Même mes parents, avec ma mère qui s’était jouée de toutes les surveillances pour entrer sur le site sans billet, sans parler un mot d’Espagnol ou d’Anglais et crier «Allez la Miche ! Allez la France! »

Michaud avec les dirigeants du club de Gray : Claudine et François Rigolot. — coll A. Michaut-Reculet

 

La médaille française

Didier et Olivier médaillés de bronze ! La classe… Surtout après une saison compliquée, et notamment les côtes brisées de Didier en début de saison, pendant la réfection de sa maison…

Anne avec le médaillé de bronze du C2 1000 m Didier Hoyer. — coll A. Michaut-Reculet

 

Le village olympique

L’impression de gigantisme avec ces files sans fin de bus amenant les athlètes vers les différents sites de compétition ; la vitesse des marcheurs s’entraînant au sein même du village ; les stars françaises (Jeannie Longo, Marie-Josée Perec) et étrangères (le nageur américain Matt Biondi).

 

Notre équipage – Nos courses

Je concourrais en K4 500 m avec Bernadette Bregeon, Isabelle Boulogne, moi en 3e position et Françoise Laurent-Lasak.

Les 4 dames du kayak quatre place : Anne Michaud, Françoise Laurent-Lasak, Isabelle Boulogne et Bernadette Bregeon. — Photo FFCK M. Chapuis

Malgré un encourageant accès en finale lors des championnats du monde en 91, nous resterons bloquées en demi-finale des JO pour finalement nous classer 14e

L’absence de Sabine Kleinhenz dans le K4, elle qui se concentrait sur le K1 et le K2, s’est forcément ressentie.

Demi-finale du K4 dames français en ligne d’eau 1. — coll A. Michaut-Reculet

Des rencontres inédites

Pendant le stage hivernal organisé par la Préparation Olympique, j’avais été marquée de voir un jeune archer seul en musculation, plusieurs fois dans la semaine. Ce jeune archer, un conscrit, je l’ai revu dans le bus qui nous amenait à la cérémonie de clôture ; seul, il prenait en toute discrétion des photos par dizaines. Ce jeune archer, c’était Sébastien Flute, tout frais champion olympique !

Depuis, nos routes se croisent régulièrement, de sa tentative de retour pour les JO de Londres, de son rôle dans la préparation des JO de Rio et la médaille de Jean-Charles Valladont ou encore aujourd’hui dans son costume de directeur sportif des épreuves de tir à l’arc pour Paris 2024.

 

L’apport des JO sur ma vie professionnelle et personnelle 

Être olympienne est une source importante de reconnaissance, notamment dans le milieu professionnel et en particulier lorsqu’il est sportif. Cela m’a apporté de la crédibilité pour travailler aux côtés des sportifs de haut niveau.

Je ne saurai personnellement jamais ce que représente le gain d’une médaille olympique. Mais je sais que la réussite olympique nécessite un engagement total, chaque jour que compte une carrière de sportif et c’est bien tout le sens des messages que je transmets aujourd’hui aux archers.

 

Anne Michaut-Reculet (mars 2024)

Témoignage recueilli par Sylvaine Deltour

 

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