Les JO de Tokyo 2020 vus par Vanina Paoletti

Vanina Paoletti en course sur 200m à Tokyo. — Photo ICF

Aujourd’hui, j’ai 26 ans. Je suis née en décembre 1997. Tokyo 2020, ce sont mes premiers Jeux. Je suis issue d’une famille de céistes et de kayakistes descendeurs. Mes parents se sont rencontrés sur l’eau, mes sœurs ont été en équipe de France. Chez nous, on mange, on respire et on dort kayak. J’ai toujours admiré mes sœurs avec leurs médailles autour du cou et rêvé de faire comme elles. Ma première licence, je l’ai eue au club de Joinville Eau Vive et mes premières compétitions à 7 ans. Je pratiquais toutes les disciplines. Les incertitudes liées au confinement n’ont pas facilité la tâche mais m’ont laissé une année de plus pour jouer la qualification aux Jeux de Tokyo.

 

 

 

Mon parcours

J’ai mis les fesses dans un kayak avant de savoir marcher. J’ai appris à marcher sur les bords du Chalaux (rivière du Morvan) et pédalé de toutes mes forces sur les pistes cyclables du bord de l’Isère pendant les classiques. En 2014, je perds mon grand frère de cœur, Evence, céïste slalomeur. Il met fin à ses jours et nous demande dans une lettre de continuer de lui offrir nos plus belles figures et nous souhaite bonne glisse. C’est ce que j’ai fait tous les jours en pensant à lui sur les championnats nationaux et internationaux.

Au commencement, une fillette joyeuse déjà très profilée. — Coll. V. Paoletti

En cadette, je me suis spécialisée en descente avant de rejoindre le pôle espoir de Caen. « Coach » Matthieu Lesénéchal m’a fait redécouvrir la course en ligne après des débuts un peu chaotiques aux régates minimes. La même année et l’année suivante, je me suis sélectionnée en équipe junior en CEL et en descente, avec les premières médailles nationales et internationales en eau-vive. Je suis ensuite partie en pôle France à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) puis j’ai migré vers le CKCIR (canoë-kayak club de l’île Robinson à Saint-Grégoire) pour plus des raisons pratique et pour faire partie d’un équipage. Je suis sélectionnée tous les ans en équipe U23, mais sans grand résultat. En 2021, j’ai rejoint l’ESACK (Entente Sportive Anjou Canoë-Kayak). Mon conjoint est Angevin, j’y vais très fréquemment et je me lie d’affection avec les bénévoles, les jeunes et les athlètes du club. Le club m’a proposé un accompagnement humain et financier. Tout fait sens. Cet équilibre, je le dois à ma famille de sang et de cœur.

 

Préparation des JO de Tokyo : jongler entre les deux projets

Les Jeux olympiques de Tokyo prennent un nouveau tournant le 24 mars 2020. Je suis alors en plein confinement dans le Morvan, avec Titouan et deux de mes coéquipiers de club, Quentin et Julien. Nous sommes à table et l’annonce tombe : les JO sont reportés d’un an. En 2019, Sarah Guyot, Sarah Troël, Léa Jamelot et Manon Hostens ont qualifié le K4 français. Ayant un double projet scolaire et sportif, entre la podologie et le kayak sprint, j’avais fait le choix de dédoubler certaines de mes années.

Double projet, la tête et le corps en même temps. — Coll. V. Paoletti

Dans l’après-midi, Titouan me dit qu’il faut absolument que je fasse une demande à mon école pour annuler mon dédoublement et que je me lance le défi de terminer mes études un an plus tôt pour pouvoir partir à la rentrée 2020 à Vaires-sur-Marne et tenter de décrocher une sélection olympique.

À ce moment, je n’ai pas commencé à rédiger mon mémoire. Il faut que je passe les partiels de dernière et d’avant-dernière année. Ça me paraît titanesque, mais je contacte ma directrice de mémoire et mon directeur d’école. Quelques semaines plus tôt, encore une fois sous l’impulsion de Titouan, j’étais allée passer les examens pratiques terminaux en pensant qu’ils allaient me préparer pour l’année suivante. Un conseil se réunit et donne son aval. Pour la première fois depuis mon entrée en pôle espoir en 2013, je mets le kayak de côté. Je ne m’entraîne au mieux une fois par jour pour me consacrer à fond à mon projet scolaire. Et finalement, ça me fait un bien fou. Mon corps est enfin au repos. Je serai diplômée en juillet 2020 avec mon mémoire « Optimisation podologique de la performance en kayak de course en ligne ».

 

Première sortie kayak post-confinement sur la Maine à Angers

Selfie, Titouan mon compagnon et moi. — Coll. V. Paoletti

Le jour du déconfinement, je file à Angers. Nous avons le droit à un immense soleil et le luxe de redécouvrir notre sport. C’est le paradis, mais j’ai pris goût au travail d’analyse biomécanique et aux examens cliniques. Dans un coin de ma tête, je m’imagine continuer le kayak jusqu’aux sélections olympiques et prendre ensuite le chemin de l’exercice libéral de la podologie. C’est l’inverse qui se produira. Lors de la première étape des sélections, en août 2020, je passe la ligne de la finale A du 200 m en tête. Je suis scotchée par ce que je viens de faire. Deux semaines avant, je posais mes valises à Vaires-sur-Marne et je commençais à travailler avec Guillaume Berge (entraîneur du pôle de Vaires). Pour la première fois, j’étais focalisée à 100% sur le kayak, grâce à mes parents qui avaient eu l’immense gentillesse de me financer cette saison entièrement.

Je réitère en 2021, sur 200 m puis sur 400 m, les deux épreuves qui sélectionnaient pour Tokyo. Sur le bord, il y a mes coéquipiers de club, du CKCIR et de l’ESACK, ma famille et mes amis. J’ai l’impression d’être dans un rêve, bonjour le métavers. Je vais devenir olympienne.

 

Derniers entraînements avant le décollage pour le Japon

Selfie, derniers entraînements avant Tokyo. — Coll. V. Paoletti

La préparation se poursuit et je découvre l’équipe de France senior ainsi que les modes de fonctionnement des athlètes élites et multi médaillés. Je peine quelque peu à trouver ma place, étant dans un contexte très différent des autres. Pendant que certains encaissent une olympiade à rallonge, j’ai pu me ressourcer.

Les anciens de l’équipe m’ont avertie : « Les JO, c’est incroyable, tant que tu ne les as pas vécus, tu ne peux pas comprendre ». Les chronos en monoplace sont bons, je m’accroche aux choses factuelles et continue en parallèle ma préparation, notamment mentale, avec mon pilier, mon préparateur mental : Gérard, et mes proches. Avec les filles de l’équipe de France, nous enchaînons les stages et les moments de régénération. Nous sommes en bulle sanitaire, soumis à des tests PCR et à des prises de température à transmettre à distance aux autorités japonaises.

Le moment du grand départ arrive, avec deux vols Paris–Tokyo puis Tokyo–Komatsu. L’aéroport de Tokyo est complètement vide, les frontières étant ouvertes uniquement pour les JO. Nous multiplions les tests. Au moment de passer les douanes, le contrôleur semble un peu interloqué. N’ayant pas l’habitude de remplir les questionnaires en ligne pour passer les frontières, j’ai répondu positivement à la présence d’armes, d’argent en quantité et de drogues dans mes valises. Il finit par rire et je rejoins mes coéquipiers. J’ai l’impression d’arriver sur la Lune.

 

Stage terminal et cérémonie d’ouverture des JO à distance

Cérémonie d’ouverture en tenue traditionnelle vécue à distance. — Coll. V. Paoletti

Nous arrivons dans un écrin à Komatsu, où nous trouvons un hôtel traditionnel tenu par un couple. La femme est une ancienne athlète olympique dans les épreuves de marche. Je découvre les chambres et les tatamis, ainsi que les coutumes locales, en disant « Arigatō Gozaimasu » en nous inclinant. Ils sont aux petits soins. Les Jeux se rapprochent, et nous vivons la cérémonie d’ouverture à distance, tous habillés d’abord dans la tenue règlementaire, puis dans un kimono offert par nos hôtes. N’ayant pas le droit de sortir de l’hôtel, de visiter ou d’être en contact avec la population, ils s’efforcent de nous faire découvrir leur culture au sein de la bulle : cours de katana (sabre japonais), de calligraphie, cuisine typique. Puis il est temps de rejoindre la capitale nippone.

 

Le K4 français au coucher du soleil sur le lac de Komatsu

Romantisme japonais. Quand le ciel était dégagé, nous pouvions voir le mont Fuji depuis l’eau, c’était magique. La préparation continue dans la bonne humeur, tous tournés vers les JO. Les conditions d’entraînement étaient optimales. Nous jonglons entre la préparation du K4 et des K1 ou du K2 pour Manon et Sarah.

Le K4 français au coucher du soleil sur le lac de Komatsu. — Photo Philippe Averous

Tous les matins, tests salivaires obligatoires sinon retour en France ! Notre chauffeur essaye tant bien que mal de nous faire découvrir les alentours en prenant des routes un tout petit peu plus longues, il nous explique ce que nous voyons par la fenêtre avec des feuilles où sont traduits ses propos. Devant un temple, il nous montre une feuille avec inscrit « c’est un peu beau », nous explosons de rire. Ça restera dans notre vocabulaire jusqu’à la fin du séjour.

Les filles sont expérimentées, elles prennent soin de moi, c’est réconfortant. Elles me préparent pour le grand bain.

 

Le village olympique

Nous arrivons au village olympique, et tout est démesuré ! Les navettes sans chauffeur, les salles de sport, la cantine sur deux étages où se mélangent tous les athlètes. Je découvre les traditions propres au village, notamment les fameux lits en carton qui avaient tant fait débat.

Le village olympique by night. Les anneaux, tout un symbole. — Coll. V. Paoletti

En arrivant au bâtiment France, en l’espace de 5 minutes, je croise Florent Manaudou, Teddy Riner et Earvin Ngapeth, ce qui met tout de suite dans l’ambiance. On décide alors de partir le soir faire le tour, histoire de ne plus être tentées et de se focaliser sur les courses. À la boutique officielle, j’achète des cadeaux pour ma famille, mes amis, les bénévoles du club et mes partenaires. Je fais un peu la grimace à la caisse, mais les Jeux, à part si on s’appelle Nicolas Touzaint (Angevin et fer de lance du concours complet français depuis des lustres), on ne les fait pas mille fois.

On entend des célébrations lorsque des athlètes médaillés rentrent. L’ambiance est dingue. Les athlètes médaillés se baladent fièrement avec leur précieux sésame.

En face de chez nous, il y a le bâtiment australien. Nous pûmes observer une certaine effervescence lorsque la candidature de Brisbane 2032 fut validée.

 

L’effervescence des Jeux

Dès notre arrivée, nous filons au bassin. Les coachs sont partis à la recherche de conteneurs qui ont fait le trajet de Komatsu à Tokyo par la route. Nous sommes sous des tentes car les bâtiments sont encore occupés par les rameurs, qui viennent de terminer la compétition.

Nos bateaux passent le contrôle, c’est émouvant de voir ce « bout de carbone » devenir une partie de mon histoire. Ce bassin est pour le moins atypique, coincé entre des éoliennes, une immense route, les avions qui atterrissent et décollent et des silos à grains. C’est bien loin des bassins qui m’ont fait aimer le kayak ! Quand j’imaginais les Jeux, je pensais à une fourmilière. C’est le cas au village, mais au bassin, c’est tout l’inverse. Il y a tellement peu de quotas que c’est l’équivalent d’un championnat départemental, avec la crème de la crème.

Vanina, ligne 6 en série du K1D 200 m. — Photo Philippe Averous

Les Jeux commencent pour moi par le K1 200 m. J’embarque pour ma série, je me répète les gammes mentales apprises depuis des mois pour me conditionner. J’ai toujours en tête les dernières minutes avant d’entrer dans le système automatique de départ. J’ai regardé les anneaux sur le fond vert, et je me suis dit « ça y est, c’est maintenant, tu fais partie de ceux que tu regardais ». La course se passe plutôt bien.

Le quart de finale est plus complexe, je passe à côté. C’est dur, je pleure à chaudes larmes en croisant Philippe Collin (entraîneur national FFCK) consultant pour France TV.

Quand j’ai appris ma sélection, j’étais passée voir mes grands-parents. Mon grand-père avait été presque plus ému en sachant que j’allais passer sur les chaînes nationales plutôt que par la sélection en elle-même. Ça nous avait beaucoup fait rire.

Le soir de mes courses en monoplace, j’appelle ma famille en visio, qui était partie en vacances ensemble pour visionner mes courses. Je vois à leur visage que quelque chose ne va pas. Mon grand-père est décédé dans la journée. Qui sait, peut-être qu’il a vu mes courses ? Je suis tellement prise dans les Jeux que toute mon attention reste sur la compétition. J’en parle rapidement à mes coéquipières et à Fred (Rebeyrol) et JP (Crochet). Dur mais mon deuil attendra le retour.

 

Interlude et décompression

Côté courses, entre le monoplace et le quatre places, il y avait le biplace. Après des jours intenses de compétition, ces deux jours de répit sont devenus précieux pour moi. C’était un moment pour recharger mes batteries, pour retrouver un peu de calme et de sérénité après avoir donné le meilleur de moi-même sur l’eau.

Ambiance K4D, pose incontournable avec les mascottes. — Coll. V. Paoletti

Pendant ces moments de pause, j’ai eu la chance de passer du temps avec ma famille et Titouan mon compagnon. Leur soutien indéfectible a été une source de réconfort et de force. Ils ont été là à chaque étape de mon parcours sportif, toujours présents pour m’encourager, me soutenir et me rappeler que je pouvais aller au bout de mes rêves. Leur simple présence m’a permis de me sentir soutenue et aimée, et cela a eu un impact énorme sur ma confiance en moi et ma capacité à affronter les défis qui se présentaient à moi.

En partageant ces moments avec eux, j’ai réalisé à quel point leur soutien était précieux. Leur présence m’a permis de rester ancrée, de garder le cap et de trouver la force nécessaire pour continuer à me battre, même lorsque les choses devenaient difficiles. Ils ont été mes rochers, mes piliers sur lesquels je pouvais m’appuyer en toute confiance, et je leur suis infiniment reconnaissante pour tout ce qu’ils ont fait pour moi.

Dans le monde exigeant du sport de haut niveau, où les pressions et les défis sont nombreux, avoir un entourage solide et bienveillant est essentiel. Leur soutien inconditionnel m’a permis de garder le cap et de poursuivre mes objectifs avec détermination et confiance. Et pour cela, je leur serai toujours reconnaissante.

 

La course de K4

Les filles collaborent depuis des années, elles se connaissent par cœur. Durant les derniers mois, j’ai appris à les connaître également, tant sur l’eau qu’en dehors. Leur pagayage est rodé, et durant toute la préparation, je vais tout faire pour rechercher l’osmose. Les courses s’enchaînent. Notre passage en finale se joue à trois fois rien avec les Australiennes, mais à leur avantage. Au ponton, deux ambiances : les Australiennes nous font un petit câlin, avant d’exploser de joie. Nous nous recentrons pour au moins remporter la finale B, devant les Russes sous bannière neutre, un bateau composé d’athlètes dont une revient de plusieurs années de suspension pour dopage et à qui le report aura bien profité. Nous passons la ligne, les Jeux sont finis. Je suis déjà tournée vers Paris.

Ambiance K4D, ballade détente au village. — Photo Philippe Averous

En faisant le debriefing de la course, j’écris sur les réseaux sociaux :

« Je n’ai jamais eu autant d’émotions contradictoires en si peu de temps. Il y a moins d’un an, jamais je n’aurais cru participer à la plus grande compétition du monde et y représenter les couleurs de la France. En quelques mois nous avons, avec les filles et le staff, construit un bel équipage, ensemble. 9e, à 0,32″ de la finale, nous n’étions pas venues pour ça, pourtant les réalisations sont bonnes et nous sommes fières du travail produit.

On repart avec ces performances, au vu du travail fourni et des intentions que l’on y met forcément ça fait mal. Je vais prendre le temps de digérer mes larmes, d’analyser tout ça, de faire un break et repartir encore plus fort pour être performante, 2024, à la maison, aux JO de @paris2024. Et croyez-moi, on va repartir au combat comme jamais.

Je suis infiniment reconnaissante d’avoir été entourée par une team aussi soudée, avec des coéquipières et des coéquipiers qui m’ont fait vivre une préparation remplie de bienveillance et de « good vibes ». Du plus profond de mon cœur merci à mes coéquipières Sarah, Manon et Léa et l’ensemble de l’équipe, Max, Etienne, Adrien, Guillaume, Philippe, Johann, Ludo, Papia, Fred, François, JP, Audric, Anto, Thomas.

Merci pour vos nombreux messages, je m’excuse je n’ai pas eu le temps de répondre à tout le monde.

Merci à mon entourage, je n’ai pas assez de mots pour vous exprimer ma gratitude.

Je n’ai pas de médaille autour du cou mais vous, vous avez la médaille plus qu’olympique du soutien. »

« Good vibes » dans une équipe soudée et solidaire. Coll. V. Paoletti

 

Fin et cérémonie de clôture

Nous nous retrouvons dans notre appartement, les Jeux olympiques touchent à leur fin. Autour de nous, une atmosphère mêlée de nostalgie et d’insatisfaction, pour moi, règne. Nous échangeons des banalités, discutant de tout et de rien pour retarder l’inéluctable. Une partie de l’équipe est déjà rentrée, les bagages sont bouclés et pris en charge par le service de départ. Dans l’excitation et l’anticipation de la cérémonie de clôture, je me rends compte que j’ai commis une erreur dans le choix de ma tenue, me sentant un peu novice dans cet univers. Malgré cela, nous rejoignons la délégation française, attendant patiemment notre tour pour entrer dans le stade olympique. C’est l’occasion parfaite pour échanger avec les autres athlètes tricolores, partager nos expériences et nos émotions.

Ambivalence en clôture : excitation et nostalgie. — Coll. V. Paoletti

Une fois à l’intérieur, nous sommes témoins de la remise des médailles du marathon, où les Kényans Eliud Kipchoge et Peres Jepchirchir sont célébrés en tant que grands vainqueurs, portant fièrement leur drapeau national. L’ambiance est électrique, avec des danseurs et des spectacles dans tous les coins du stade. C’est un moment chargé d’émotion lorsque le drapeau olympique est remis à Anne Hidalgo, symbolisant le passage de relais vers les prochains Jeux olympiques, dans trois ans. C’est ainsi que se termine cette aventure extraordinaire, mais nous repartons avec des souvenirs gravés à jamais et une immense fierté d’avoir représenté notre pays aux Jeux olympiques de Tokyo.

 

De Tokyo 2020 à Paris 2024

Les Jeux de Tokyo ont été une expérience tellement enrichissante et bouleversante pour moi. Ils ont marqué mes premiers pas vers la suite de ma carrière sportive. Les trois années qui ont suivi ont été très différentes. Le volume et l’intensité de ma préparation ont considérablement augmenté, et je me suis professionnalisée grâce au soutien de sponsors et à mon intégration dans la police nationale. Désormais, toute ma vie tourne autour des Jeux olympiques de Paris. Peut-être que vous lisez mes mots quelques jours avant, après ou même pendant ces Jeux. Je les écris six mois avant, mais vous détenez peut-être des informations que je ne connais pas encore : serai-je sélectionnée pour participer à mes seconds Jeux olympiques ?

Notre cinquième place lors des derniers championnats du monde, aux côtés de Manon, nous a qualifiées pour le K2. Depuis, je suis prise entre le stress et de grands moments de calme. Le monde du sport est en ébullition, avec chaque jour un décompte sur les ondes de la radio, les réseaux sociaux et les écrans de télévision. J’attends avec impatience, espérant de tout cœur pouvoir représenter une nouvelle fois mon pays et vivre des moments inoubliables sur la scène olympique.

 

Vanina Paoletti (mars 2024)

Témoignage recueilli par Jean-Paul Cézard

 

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