Les JO de Los Angeles 1984 vus par Béa Basson-Knopf

Béa Knopf est née à Mulhouse fin juin 1958. Elle découvre très jeune le kayak avec son frère et ses parents à Mulhouse. À 14 ans, elle pratique la course en ligne en compétition et à 16 ans, elle commence sa carrière internationale. Son premier club a été l’ASCMR (Association Sportive des Cheminots de Mulhouse-Riedischeim). Ensuite, elle intègrera la section sport-étude de Besançon dirigée, à l’époque, par Yves Lété et rejoindra naturellement le club local où elle s’entraînait ; le Sport Nautique Bisontin (SNB).

Elle est deux fois finaliste olympique en kayak monoplace, en 1980 à Moscou (8^e) puis en 1984 à Los Angeles (5^e).

EN ROUTE VERS LES JEUX OLYMPIQUES DE LOS ANGELES 1984

J’ai choisi de vous présenter les choses en images plutôt qu’en longs discours.

Moment heureux qui a ponctué cette fin des JO : les Canadiennes et les Américaines entre autres sont venues me chercher pour que je participe à la fête…

L’équipe de France olympique au complet (athlètes et coachs) : Boc, Didier, Bidou, Patrick, Daniel, Francis, Philippe, Gégé, François, Cheu, Éric, Poulou, Béa, Catherine, Bernadette, Bernard et Didier. Sur le ponton d’embarquement du bassin.

PRÉPARATION

Après Moscou et ma 8^e place, je décide de me lancer dans la quête d’un gain de 2 secondes sur mon chrono du K1 500 mètres.

Je suis alors à l’INSEP et je prépare mon professorat adjoint d’éducation physique et sportive. Grâce à ce cursus, je côtoie dans ma promotion différents champions de toutes les disciplines sportives et les échanges entre nous sont productifs en tout point de vue. Nos professeurs sont excellents dans leur discipline, motivés et passionnés de transmettre leurs connaissances. Durant trois années, je baigne dans un milieu qui me correspond tout à fait. Je deviens capable de prendre en main mes entraînements et ceux de mon club. Ce n’est pas un départ à zéro. Loin de là. J’ai un vécu à analyser. Je sais ce qui a fonctionné. Et j’ai du temps pour affiner tout ça.

Côté matériel

À la fédération, on nous a équipé de bateaux Tiger bois du fabricant danois Struer. Ce bateau était très technique et curieusement, il était pratiquement fait pour moi… quand j’arrivais à le maintenir décollé.

Côté pagaie « Struer » 2,14 m et 2,16 m grande surface. Cette configuration m’a permis de prendre l’eau qu’il me fallait et d’arrêter de tourner autour du manche.

1982, mariage et entrée dans la vie active à Mulhouse. Je suis heureuse. Je pratique mon sport et je progresse. Mes amis les pêcheurs prennent de mes nouvelles au retour de chaque compétition. Nos familles nombreuses sont là. Merci en particulier à « Boubou » (Maurice Goepfer) mon compagnon d’entraînement.

Venons-en au terrain et à ma progression :

1981, championnats du monde de Nottingham, je reconquiers ma 6^e place.

1981, championnats du monde de Nottingham, au ponton avec mon amie hongroise Eva Rakusz. — Photo FFCK

Régate internationale de Duisbourg, je fais un podium.

1982 championnats du monde de Belgrade. Enfin un championnat où j’ai une partenaire pour échanger. En effet Valérie Leclerc s’aligne en K2 avec moi et elle m’accompagne complétement dans ma préparation au K1. On fera 9^es en K2 et moi 8^e en K1.

Nous faisons une synthèse de notre course et de nos choix pour mettre en commun nos compétences.

1983, année préolympique très constructive. Je me suis rapprochée de l’équipe hongroise pour m’entraîner. Je partage de plus en plus d’équipages avec des filles internationales de mon niveau.

À Los Angeles en 1983 je finis 5e du K1 et, associée aux Suédoises en K4, nous gagnons.

Petite pause détente sur un ponton du Lac Casitas, bassin olympique.

Mon record, ma fierté.

1982, je réalise un chrono record de 1’ 58’’13 en K1 500 m aux championnats de France à Poses

extrait du journal L’Alsace (juillet 1982)

1984, NOUS Y VOILA !

La ville de Santa Barbara nous accueille.

Des moyens de déplacements sont mis à notre disposition !

Notre lieu de compétition est isolé du village olympique principal et nos courses se déroulent à la fin des JO. J’ai eu la chance de découvrir le pays en 1983. Je peux donc me concentrer pleinement sur ma course.

Les déplacements vers le plan d’eau rythment nos journées. Une messagerie interne au village olympique nous permet de communiquer entre les différents sites.