Les Jeux olympiques de Barcelone 1992 vu par Jacky Avril
Jacky Avril débute au club de Salbris (Loir-et-Cher) et termine sa carrière à celui d’Épinal. Deux clubs pour deux moments très différents de sa carrière.
La carrière internationale de Jacky s’étale de 1984 (16e coupe d’Europe) à 1992. À partir de 1990, il s’impose parmi les meilleurs mondiaux : 2e Coupe du monde 1990, 3e championnat du monde 1991, 3e aux JO 1992.
Il met fin à sa carrière après les JO de Barcelone, passe avec succès le professorat de sport et engage une belle carrière au sein des ministères chargés de la jeunesse et des sports.
Alors que les Jeux olympiques et paralympiques se déroulent en France, notamment sur ce beau parcours de Vaires-sur-Marne pour les épreuves de canoë-kayak slalom, les sportifs médaillés vont être mis à l’honneur, salués comme il se doit pour leur performance, parfois qualifiée de prouesse.
Les Jeux olympiques représentent souvent l’aboutissement d’une carrière qui s’est construite au fil du temps, grâce à une organisation dédiée à la performance et à de nombreuses rencontres.
Ma médaille de Barcelone, c’est le fruit d’un système fédéral imaginé et conduit par des femmes et des hommes remarquables, élus et professionnels, qui ont su construire un système, soutenu par les institutions publiques, dans lequel le petit Salbrisien de 11 ans qui découvre ce sport marginal peut se construire une vie pleine d’émotion et de plaisir.
Ma médaille de Barcelone, c’est une pierre à un édifice construit par ceux qui m’ont précédé, les bâtisseurs, les défricheurs, mes idoles, mes posters de Canoë Kayak Magazine… L’édifice a continué de se construire par des sportives et sportifs de plus en plus remarquables, de plus en plus professionnels.
Ma médaille de Barcelone, c’est un staff de professionnels que je ne remercierai jamais assez : DTN, directeur des équipes de France, entraîneurs, médecin, chiropracteur, kiné, préparateur mental, diététicien.
Et puis il y a le cercle des intimes, la famille et les grands potes, ceux qui ont partagé les bons et les moins bons moments, mes piliers.
Et il y a Pierre, dit Pedro (Pierre Salamé), l’entraîneur modèle pour moi. Exigeant et en même temps respectueux de l’athlète, de ses choix. Celui qui m’a guidé, conseillé, fait progresser pendant toutes ces années. Celui qui m’a permis de me construire dans mon sport et dans ma vie « d’après ».
Il y a aussi Latim (Jean-Pierre Latimier), celui qui a su créer un esprit d’équipe, celui qui est capable de fédérer beaucoup de monde autour d’un projet de club. Ce moment de partage privilégié avec tous les membres du club d’Épinal (le GESN), sur le patio de La Séu d’Urgell, reste gravé en moi.
En fait, ma médaille de Barcelone, c’est le fruit de toutes ces rencontres, de toutes ces compétences individuelles et collectives et surtout pas un exploit individuel.
Bons JOP à tous, que vous soyez acteurs, organisateurs ou spectateurs.
Jacky Avril
Témoignage recueilli par Hervé Madoré.
Les témoignages n’engagent que leurs auteurs.